Ce
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format zip) Université de Rennes2 Haute -Bretagne
UFR Sciences Sociales
Département de géographie
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Unité Mixte de Recherche 6590 RESO - CNRS
APPROCHE SPATIALE
DU SYSTÈME DE LA DIFFUSION
DES MUSIQUES ACTUELLES
EN BRETAGNE
Sylvain ROUAULT
sous la direction de Jean Pihan.
DEA de géographie option aménagement et géographie sociales.
Septembre 1998.
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"La passion de la musique est
déjà en elle-même un aveu. Nous en savons plus long sur un
inconnu qui s'y adonne que sur quelqu'un qui y est insensible et
que nous côtoyons tous les jours."
Cioran
REMERCIEMENTS
L'étude de la diffusion des musiques actuelles et amplifiées en
Bretagne n'aurait jamais vu le jour sans l'intérêt et les
conseils apportés par les personnes rencontrées notamment :
Toute l'équipe de l'association Rock Tympans qui m'a permis de
vivre la production du festival La Route du Rock pendant toute la
durée de mon étude.
Tous les institutionnels, professionels et amateurs concernés
par la diffusion des musiques actuelles qui ont acceptés de me
rencontrer.
Jean Pihan qui a accepté la direction de cette étude et les
conseils qu'il ma donné.
Tous ceux qui m'ont laissé le temps de travailler pendant mon
service au laboratoire GROUP RESO de Rennes 2..
Je salue le courage et la bonne humeur de Sylvie, Nathalie,
Virginie, Sophie, Lynda, Yann, Oliver, Bertrand, Wilfried,
Régis, Pascal, Samuel, Eric, Steven et David qui ont enquêté
3077 personnes sur les festivals Art Rock 96 et La Route du Rock
97 et 98. Je remercie également mes parents pour m'avoir donné
les moyens de faire cette étude.
INTRODUCTION
GÉNÉRALE
METHODOLOGIE
PREMIÈRE PARTIE : LA DEMANDE ET L'OFFRE DE DIFFUSION MUSICALE
AMPLIFIÉE.
CHAPITRE 1 : LA
DEMANDE DE MUSIQUE ACTUELLE ET AMPLIFIÉE.
INTRODUCTION DE CHAPITRE 1
1.1 - L'EVOLUTION DES PRATIQUES MUSICALES
"AMPLIFIÉES".
1.2 - ANALYSE "DES PUBLICS" DES SPECTACLES DE MUSIQUES
AMPLIFIÉES.
CONCLUSION DE CHAPITRE 1
CHAPITRE 2 : LES MUSICIENS : ACTEURS
PREMIERS DE LA DIFFUSION.
INTRODUCTION DE CHAPITRE 2
2.1 - L'AUGMENTATION DES MUSICIENS QUI VEULENT SE PRODUIRE.
2.2 - ENTRE AMATEUR ET STATUT PROFESSIONNEL.
CONCLUSION DE PARTIE 1
DEUXIÈME PARTIE : DU LIEU AU PRODUCTEUR DE LA DIFFUSION MUSICALE
AMPLIFIÉE EN BRETAGNE.
CHAPITRE 3 : LES LIEUX DE
DIFFUSION MUSICALE
INTRODUCTION DE CHAPITRE 3
3.1 - UNE GRANDE VARIÉTÉ DE LIEUX DE DIFFUSION : ESSAI DE
TYPOLOGIE.
3.2 - UNE LOCALISATION TRES INÉGALE EN BRETAGNE.
CONCLUSION DE CHAPITRE 3
CHAPITRE 4 : LA PRODUCTION ET L'AIDE
AU SPECTACLE VIVANT DE MUSIQUE ACTUELLES AMPLIFIÉES EN BRETAGNE.
INTRODUCTION DE CHAPITRE 4
4.1 - DE L'ASSOCIATION LOCALE AUX GRANDS PRODUCTEURS D'ENVERGURE
NATIONALE.
4.2 - LE FINANCEMENT PUBLIC DE LA DIFFUSION.
4.3 - RÉFLEXION SYSTÈMIQUE SUR LA DIFFUSION DES MUSIQUES
ACTUELLES ET AMPLIFIÉES EN BRETAGNE.
CONCLUSION
GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
TABLES
Vous pouvez consulter dès maintenant la cartographie du DEA :
Appréhender le système des musiques actuelles par une
approche socio-spatiale peut paraître étonnant au regard des
publications quasi inexistantes dans ce domaine de la géographie
culturelle. Or l'étude du phénomène de diffusion musicale,
plus souvent étudié par les sciences économiques et la
sociologie, mérite un échange que la dimension territoriale est
succeptible de lui donner.
Cette approche géographique se présente essentiellement autour d'une recherche systémique sur les modes de diffusion des musiques actuelles et amplifiées sur un territoire précis. La spécificité culturelle de la Bretagne en matière de diffusion musicale est reconnue par tous les professionnels du domaine, ce qui nous amène logiquement à nous interroger sur l'ensemble des éléments constituant ce particularisme régional.
Le lieu de diffusion musicale qui est l'élément central de l'étude s'articule autour de trois grands ensembles d'acteurs, celui du public qui est demandeur de concerts, celui des musiciens et celui des financeurs. La recherche spatiale sur les différentes salles de concert et les festivals de musiques actuelles ne peut donc se limiter à une simple localisation mais au contraire, elle doit faire émerger tous les processus qui ont contribué à cette localisation et en outre elle doit s'intéresser aux conséquences de cette localisation et analyser son fonctionnement.
Dans une perspective d'aménagement du territoire, comprendre le système spatial de la diffusion des musiques actuelles devrait pouvoir permettre d'éprouver ses limites et de dégager les principaux dysfonctionnements d'un secteur culturel spécifique en plein essor. En outre, les pouvoirs publics qui sont souvent sollicités par les différents acteurs des musiques actuelles ont-ils également une responsabilité dans la diffusion ? L'essor de ce secteur culturel trop longtemps jugé illégitime aux yeux des institutions ne relevant alors que du secteur marchand doit-il alors être considéré maintenant comme une expression culturelle à part entière avec une législation qui lui serait propre?
L'ensemble de ces interrogations démontre la complexité du problème qui implique une multiplication des champs d'étude. L'approche géographique présente l'avantage d'être multidisciplinaire. Elle utilise à la fois des outils économiques, sociologiques, historiques et statistiques.
A -Délimitation du champs d'étude.
L'étude porte sur la diffusion spatiale des musiques dites actuelles et/ou amplifiées en Bretagne en tant qu'innovation. Les musiques amplifiées représentant une grande partie des musiques actuelles, nous utiliserons souvent le terme d'amplifiée. Sous ce vocable, on désigne toutes les musiques qui nécessitent une amplification électrique de leur son (rock, rap, techno, jazz ...). Nous ne nous intéresseront donc pas à la musique classique et aux musiques traditionnelles sauf dans certains cas.
L'espace étudié est la Bretagne administrative avec quelques incursions en Pays de Loire et Basse-Normandie dans l'analyse de certains festivals. On utilisera fréquemment l'emboîtement d'échelle de la commune, à la France en passant par le pays, le département et la région. Le canton n'a pas été retenu comme base d'étude.
B - Définitions
La diffusion spatiale :
Thérèse Saint - Julien définit la diffusion spatiale comme étant un "phénomène de propagation dans le temps et dans l'espace d'une chose spécifique, objet, institution, idée, pratique, etc., auprès des individus, des groupes ou de toutes autres unités potentielles d'accueil très précisément localisées. (...) Le processus de propagation spatiale est engagé si quatre conditions sont réunies. La première est que le lieu d'apparition soit en mesure de jouer le rôle de foyer émetteur. Or ce rôle est inégalement rempli et dépend en particulier de caractère propre en lieu et des caractères de sa situation géographique relative. Le deuxième est qu'existent, dans le même temps, des adoptants potentiels très précisément localisés et susceptibles de recevoir l'innovation. Ces adoptants potentiels sont plutôt des individus, des ménages s'il s'agit d'innovation domestique ; ils sont plutôt des groupes, des collectivités territoriales dans le cas d'innovation institutionnelle. La troisième condition est qu'émetteurs et récepteurs potentiels soient mis en contact pour que le message passe, pour que la propagation ait lieu. (...) Il faut enfin le temps, la durée pour que la propagation ait lieu et que progressivement l'espace à conquérir soit conquis. L'espace géographique porte, à toute les échelles, la marque du processus de diffusion interrompu, inachevé". 1
L'innovation :
L'innovation est l'introduction de nouveau dans une chose établie. Thérèse Saint-Julien pense que "l'innovation peut être une pratique culturelle et sociale. (...) Par ailleurs, relevant à la fois de la pratique technique, de la pratique culturelle et à certains égards de l'objet nouveau, l'innovation peut correspondre à la création, en un lieu, d'un établissement. (...) Pederson (1970) a distingué à juste titre l'innovation domestique, qui s'adresse à des unités individuelles et qui est susceptible d'être adoptée par l'ensemble d'une population ou d'une sous-population, de l'innovation institutionnelle. Cette innovation peut être un équipement, une institution, une activité." 2
Dans le cas de cette étude, on analysera donc la diffusion spatiale de la pratique des concerts (le concert étant lui-même un mode de diffusion d'une oeuvre à un public).
La musique amplifiée :
François Roumengou définit les musiques actuelles amplifiées comme étant "toutes les musiques qui nécessitent l'usage de systèmes électriques d'amplification sonore. Aucune appréciation du genre musical n'est nécessaire pour parler de musique amplifiée, ce qui est bien pratique à une époque où le mélange des influences est tel qu'il rend scientifique toute tentative de classification un peu posée. (...) En terme d'amplification, on peut dire que l'origine des musiques amplifiées date de 1925 avec la création du premier microphone ; ensuite est apparue la guitare électrique, en 1935, puis de nombreuses inventions, comme le synthétiseur (1966) ou le sampling (1980), ont révolutionné les genres musicaux." 3
C - Sources.
L'étude de musiques actuelles est assez récente et peu de recherches, encore moins d'ouvrages y sont consacrés. Cependant, en élargissant la recherche aux pratiques culturelles en général, on retrouve quelques ouvrages intéressants mais surtout en sociologie sur le thème du développement culturel.
Les sources les plus utilisées :
Recherche bibliographique sur les thèmes proches de l'étude (développement culturel, musical et économique), c'est à dire :
- Quelques ouvrages géographiques sur les notions de système et de diffusion spatiale.
- J'ai eu l'occasion de consulter quelques rapports d'étude sur les musiques actuelles essentiellement remis à des collectivités et associations (certains sont disponibles sur Internet).
Les autres documents fréquemment utilisés :
- Base de données de l'IRMA (Centre d'information et de ressources sur les musiques actuelles).
- Recueils des actes administratifs.
- L'hebdomadaire "La Griffe" journal culturel gratuit du n°41 au n°58 (septembre 1997 à 1998)
- Radio Canal B membre de la FERAROCK (Fédération des radio rock) FM 94.0Mhz
- Toutes les plaquettes d'annonce de concerts et de festivals
- La presse locale (Ouest-France et Le Télégramme)
Devant le manque de données objectives sur le public de concert de musique actuelle en Bretagne et notamment celui de festival, j'ai donc enquêté 3077 personnes sur deux festivals bretons, Art Rock 96 et La Route du Rock 97 et 98 avec une équipe de neuf personnes (voir questionnaire en annexe) :
- Festival Art Rock n°14 (24-27 octobre 1996) auprès de 1033 personnes soit 15% du total du public.
- Festival La Route du Rock n°7 (14-16 août 1997) auprès de 1164 personnes soit 13,7% du total du public.
- Festival La Route du rock n°8 (14-16 août 1998) auprès de 880 personnes soit 8,6% du total du public.
Pour compléter l'enquête, j'ai également procédé à des entretiens enregistrés auprès du public du festival de La Route du Rock 97 (voir annexe 2) ainsi qu'auprès du directeur du festival. Les autres entretiens avec les différents acteurs de la diffusion des musiques actuelles (musiciens amateurs et professionels, directeurs d'équipements, de festivals, producteurs et élus sont restés plus informels).
Enfin, j'ai utilisé les logiciels Excel et Sphinx pour saisir
et traiter les données et la cartographie a été réalisée sur
le logiciel Mapinfo 4.1.
1
SAINT-JULIEN Thérèse, "La diffusion spatiale des innovations", Montpellier, coll Reclus mode d'emploi, Ed. Reclus, 1985, p. 6-7.
SAINT-JULIEN Thérèse, op. cit, p.6-7.
ROUMENGOU François, "Vocation culturelle à utilité sociale "in Dossier "La culture dans la ville" Territoires octobre 1994, p.18.
