CHAPITRE 4 : LA PRODUCTION ET L'AIDE AU SPECTACLE VIVANT DE MUSIQUE ACTUELLES AMPLIFIÉES EN BRETAGNE.
INTRODUCTION DE CHAPITRE 4
La production des musiques actuelles et amplifiées s'inscrit
dans deux démarches : l'une purement commerciale, l'autre à
dimension d'intérêt général par le développement artistique
et culturel. Cette double vocation provoque régulièrement des
conflits de légalité entre les différents acteurs (artistes,
diffuseurs, législateurs...) car en France, la diffusion par le
mode du concert est régie par une réglementation relativement
obsolète, inadaptée à l'évolution de la demande et des
charges techniques.
4.1 - DE L'ASSOCIATION LOCALE AUX GRANDS PRODUCTEURS D'ENVERGURE NATIONALE.
La production de spectacle s'appuie essentiellement sur
l'ordonnance du 13 octobre 1945 relative à l'organisation de
spectacles mais aussi sur l'article L 632 du code du commerce qui
définit la notion d'entrepreneur de spectacles en précisant que
toute activité de spectacle vivant est réputée acte de
commerce. Cette réglementation est complétée par l'article L
762-2 du code du travail qui précise qu'un organisateur de
spectacles est présumé employeur dès qu'il rémunère des
artistes amateurs ou professionnels. Enfin, la loi du 31
décembre 1992 motivée par les syndicats d'organisations de
spectacles a étendu l'obtention de la licence d'entrepreneur de
spectacles aux associations qui ne disposaient précédemment que
d'une dérogation (Article 10 de l'Ordonnance de 1945).
Malgré les évolutions récentes de la réglementation, on
constate néanmoins qu'il subsiste d'importants
dysfonctionnements entre la législation et l'évolution du monde
du spectacle. Un projet de réforme de la réglementation est en
cours afin de mieux définir la notion de spectacle et
d'entrepreneur de spectacles. Cette réforme devrait également
renforcer le statut des artistes et des salariés du spectacle
vivant. En outre, elle mettrait en oeuvre des moyens de
contrôles réels et de sanctions dissuasives. Enfin, cette
réforme devrait permettre aux organisateurs de musiques
amplifiées d'être enfin identifiés comme des professionnels en
s'appuyant sur ces nouvelles bases réglementaires.
En Bretagne, une grande proportion des concerts de musiques
actuelles est produite par des associations mais certains
producteurs privés n'hésitent pas également à investir dans
l'activité du concert. D'ailleurs quelques associations
deviennent des SARL quand leur statut n'est plus adapté à la
gestion de leur production.
4.1.1 - LES ASSOCIATIONS
Les associations ont un rôle culturel traditionnellement
important. Avant même le développement des politiques
culturelles municipales, elles ont été à l'origine de la
première offre culturelle. Elles sont aussi un espace de
convivialité, et souvent une école d'apprentissage de la
responsabilité et de la citoyenneté locale. Leur nombre et leur
diversité sont une richesse. Elles peuvent être un point
d'appui important pour la politique culturelle locale.
En Bretagne, on observe qu'une grande partie des concerts sont organisés par
des associations et quelques services culturels (carte 14 - 63k) qui n'ont pas un rôle négligeable dans le paysage culturel
musical breton. Elles se répartissent autant en milieu urbain que rural, ce
qui prouve la spécificité dynamique culturelle du monde rural breton que les
jeunes n'ont pas envie de voir dépérir.
A - Les
différents types d'associations.
En Bretagne, on trouve trois types d'associations qui organisent
des concerts ou des festivals. On peut les distinguer par la
différence de leur finalité et de leur fonctionnement :
Type I : Les associations à vocation de diffusion en milieu
rural breton.
- Les Vieilles Charrues (29) : Créée en 1992, cette
association voulait organiser une petite fête locale en
réaction à l'énormité du rassemblement de vieux gréements de
Brest 92 en montrant que le Centre Bretagne bougeait également.
D'année en année l'association a vu la fréquentation de sa
fête croître pour atteindre la notoriété actuelle de plus
grand festival de France avec 87 000 entrées en 1998 dépassant
ainsi les Eurockéennes de Belfort (65 000 entrées) et les
Francofolies de la Rochelle (40 000 entrées). Face à ce
développement extraordinaire, l'association reste fidèle à sa
démarche de dynamisation du centre Bretagne par le
développement culturel. Ils sont aussi à l'origine de projets
de sauvegarde et de mise en valeur de la culture du centre
Bretagne. L'association est soutenue par la commune de Carhaix.
La programmation est très éclectique (de la chanson au rock en
passant par le traditionnel). Cette programmation rassemble un
large public en grande partie breton.
- L'association des Enchanteurs de Mauron et l'Association des
Jeunes de Ménéac (56) : Ces deux jeunes associations ont
pour but de créer deux festivals dans leurs communes très
éloignées des centres urbains. Ces deux communes sont distantes
de 20 km et se situent dans une zone rurale assez enclavée du
nord-est du Morbihan à proximité de l'Ille et Vilaine et des
Côtes d'Armor entre Pays de Brocéliande et du Méné.
L'association des enchanteurs organise au printemps Ils ne
Maurons Pas, un festival de musique pop-rock dans la
commune de Mauron (4500 habitants) pendant trois jours avec des
concerts dans les bars et la salle omnisports. De même, le club
des jeunes de Ménéac (2000 habitants) organise tous les ans en
automne le festival Totem dans la Nuit sur trois
jours avec une soirée rock celtique, une autre pop-rock et une
troisième avec un fest-noz. L'édition 97 a réuni 3000
personnes dans la salle omnisports de Ménéac.
- L'association des Tertres à Saint-Gouëno (22) :
cette association comme les deux précédentes a démarré par la
volonté de quelques jeunes du Pays du Méné d'organiser des
concerts en milieu rural. Comme à Mauron ou Ménéac, il s'agit
souvent de jeunes très amateurs de musique, souvent partis
étudier à Rennes et qui ont envie de redynamiser leur pays
d'origine. L'association des Tertres organise tous les ans le
Festival des Tertres qui se déroule pendant le dernier week-end
du mois d'août dans le village de Saint-Gouëno (800 habitants).
Ce festival qui attirent entre 1500 à 2000 personnes se veut
convivial avec un mélange des genres entre musiques actuelles,
traditionnelle bretonne et d'ailleurs.
Dans le Méné, on retrouve du nord au sud quelques communes avec
des clubs de jeunes qui organisent des concerts musiques
actuelles et amplifiées en plus des fest-noz très présents
également. Parmi les plus dynamiques, on retrouve Saint-Vran
(800 habitants) à 6 kilomètres de Merdrignac, Moncontour et
Quessoy au sud-est de Saint-Brieuc qui organisent au moins deux
concerts voire un festival dans l'année.
Type II : Associations à vocation d'animation en milieu
urbain.
Ces associations en milieu urbain sont assez nombreuses car la
demande y est plus importante qu'ailleurs. Leur style de
programmation est également très pointu. Rennes est
certainement l'une des villes bretonnes qui possède le plus
grand nombre d'associations avec des programmations très
variées :
- Le café-concert du Tonton Flingueur à Rennes permet à
plusieurs associations rennaises de produire des concerts de
grande qualité. Parmi ces associations, on retrouve
régulièrement les associations Kerozène, Space Patrol et
Fuzzbox qui organisent en moyenne un à deux concerts par mois
suivant l'état de leur financement. Chaque association a une
programmation très spécialisée. Ainsi, Kerozène
programme régulièrement des groupes à tendance
"noisy" et expérimentale souvent américains et pas
très grand public, de toute façon, le café-concert ne pas
accueillir plus de 300 personnes. Space Patrol programme
également des groupes pop-rock de très bonne qualité
d'outre-Manche et américains. Ces associations sont souvent
constituées par des étudiants comme une majorité du public.
Fuzzbox et BattleField sont deux associations qui
organisent également des concerts dans d'autres lieux sur
Rennes. La première est spécialisée dans le rock garage et
psychédélique américains des années 60 et 70 alors que la
seconde est plus sensible au mouvement punk et hard core. En plus
de ces quatre associations, la ville de Rennes héberge beaucoup
d'autres associations qui organisent ponctuellement des concerts
de styles très spécifiques. Voilà pourquoi, on parle de Rennes
comme étant une des villes du rock en France car on y produit
beaucoup de concerts très variés et assez pointus pour une
ville de cette taille.
- L'association Rock Tympans (35) : le cas de cette
association est assez atypique car elle a dans un premier temps
installé son siège social à Rennes où elle organisait des
concerts de pop-rock. Ensuite, la co-production avec une
association malouine du festival de la Route du Rock à
Saint-Malo en 1991 l'a conduit à établir son siège social dans
la cité corsaire. Néanmoins, une grande partie des bureaux de
la production est restée à Rennes. Actuellement, l'association
a quatre salarié et un bon réseau de personnes bénévoles. En
plus du festival de La Route du Rock, l'association organise
ponctuellement deux concerts par an à Rennes. Elle a également
co-produit un concert avec l'association Quai des Bulles de
Saint-Malo pendant le festival de la Bande dessinée en octobre
98.
- Rennes est une ville étudiante qui bouge énormément et les
associations d'élèves des grandes écoles comme l'INSA, l'ENSA,
ESC ont pour tradition d'organiser un festival de fin d'année.
Le foyer de l'INSA de Rennes organise plusieurs concerts et
fest-noz par ans avec le fameux festival ROCK'N'SOLEX qui
mélange courses de solex dans la journée et concerts de rock le
soir pendant trois jours à la fin de l'année. Quant à elle,
l'association des élèves de l'ENSA organise tous les ans le
concert AGROCK dans les locaux de l'école d'Agronomie de
Rennes . Les élèves de l'ESC de Rennes organisent plusieurs
concerts par ans avec un festival sous le nom de ESC'ROCK.
Il existe beaucoup d'autres associations musicales sur Rennes
mais elles ne durent pas souvent sous leurs formes initiales car
le monde associatif est très vivant et bouge énormément
notamment dans ce milieu.
Type
III : Les associations très subventionnées par la
municipalité.
- L'association Wild Rose (22) : cette association
organise le festival Art Rock de Saint-Brieuc. Les deux
principaux membres de l'association travaillent à la Passerelle,
Scène Nationale de Saint-Brieuc. Cette association est très
largement subventionnée par la ville qui s'implique totalement
dans le festival depuis 1982 avec une mis à disposition du
personnel et des équipements de la Passerelle. Le festival est
un savant mélange de musiques actuelles et de théâtre et se
veut être un rendez-vous artistique du printemps avec plus de 15
000 entrées sur trois jours. Avant 1998, le festival se
déroulait en octobre.
- l'Association Trans Musicales (35) : l'ATM est une
association très ancienne puisqu'elle va fêter en 1998 ses
vingt ans d'existence à travers les Transmusicales de Rennes, le
festival qu'elle organise. Cette association a réussi à
impliquer la municipalité de Rennes dans l'aventure des musiques
actuelles qui ont fait sa réputation en France. ATM programme
également des concerts à l'année dans le café-concert de
l'UBU. (voir 3.1.1a)
B - Les
limites du système associatif :
Les associations ont leurs limites et il s'avère de plus en plus
difficile de s'en remettre à leurs seules initiatives pour
développer la vie culturelle locale. Par ailleurs, certaines
associations sont menacées par l'isolement : l'objectif des
associations étant principalement la satisfaction de leurs
membres, elles peuvent avoir tendance à se replier sur
elles-mêmes - on dit qu'elles sont autoconcentrées - et à
s'isoler les unes des autres. Elles reflètent une segmentation
des activités et des publics potentiels. La diversité des
associations est aussi l'expression d'intérêts contradictoires.
La coopération entre elles est souvent difficile. "Les
associations entretiennent souvent des relations de nature
utilitariste avec le pouvoir municipal. Elles recherchent un
soutien financier ou logistique de la part de la mairie mais ont
plus de mal à prendre en compte les nouvelles demandes de la
ville et des élus : qualité de l'offre culturelle,
élargissement des publics." 1
La limite du monde associatif débouche parfois sur la création
d'une SARL afin de remédier aux problèmes de gestion. On peut
citer par exemple l'Association Trans Musicale de Rennes (ATM)
dont les membres ont créé la société TRANS ACTIONS (SARL)
pour produire le festival des Transmusicales, un festival de
musiques actuelles de renommée nationale et internationale. La
société programme également les concerts de l'UBU-CLUB à
Rennes.
4.1.2 - LES ORGANISATEURS PRIVÉS.
A - Les
producteurs
Antoine Masure, Le directeur du Fond de Soutien déclarait en
1996 que "la production de spectacles est un métier en voie
d'organisation". L'amplification de la musique, des concerts
et les nouvelles techniques plus lourdes ont bouleversé les
conditions d'exploitation et donné naissance à la notion de
production. Il existe en France une quinzaine de producteurs
générateurs de spectacles, plus de deux cents relais régionaux
ou promoteurs locaux dont une douzaine se trouve en Bretagne et
les trois-quart en région parisienne qui concentre également
tout le monde de l'édition et le décisionnel. Pour illustrer la
production de concerts de musiques actuelles en Bretagne, nous
présentons ci-dessous trois productions de type relativement
différents qui vont du producteur local de petits concerts aux
coproductions d'événements d'envergure nationale.
OPUS PRODUCTIONS est une petite EURL de Loudéac (Côtes
d'Armor) qui est un entrepreneur de spectacles de groupes de
rock, jazz et variétés essentiellement cantonné sur la
Bretagne et notamment à Loudéac où il organise des concerts
dans le palais des congrès. Il est également programmateur du
festival Rock'Land. Cette petite structure privée contribue au
même titre que les associations à développer les musiques
actuelles dans une zone géographique assez isolée en
Centre-Bretagne.
RÉGIE SCÈNE est une SARL de Landerneau (Finistère) qui
vient du monde associatif et qui organise une grande partie des
festivals dans le département du Finistère. Cette SARL organise
directement ou sous la forme de prestation de service les
Festival Polyrock et le Festival de La Côte des légendes à
Lesneven (Nord Finistère), le Festival Insolent à Quimper et le
Super Sonic Day 98 à Plougonvelin. Il organise autrement des
concerts plus ponctuels dans la région de Landerneau. Cette
petite structure est bien rodée et travaille avec un graphiste
qui accompagne également la plupart des créations de visuels
des festivals.
Dans le cas du festival de Saint-Nolff (56), un concours de
circonstance a fait que la municipalité qui avait l'intention de
créer un petit festival de musique traditionnel et rock a
rencontré un groupement de trois producteurs-tourneurs,
Diogène, Colling, Alias qui avaient également l'intention de
créer un festival de musiques actuelles dans le Morbihan. Les
trois producteurs ont créé pour la deuxième édition du
festival la société anonyme DCA acronyme des premières lettres
de chaque producteur .
DCA et la mairie de Saint-Nolff ont alors décidé de faire
participer le monde associatif de la commune au festival en
fédérant toutes les associations en une seule :
l'"Association au coin du bois". Cette initiative est
assez originale car elle permet à 450 bénévoles de travailler
pour le festival à 30F de l'heure soit un total d'environ
180000F qui est alors reversé proportionnellement à chaque
association. Ce système permet aux associations de Saint-Nolff
de financer leurs activités à l'année. Le maire de Saint-Nolff
ainsi que les responsables de DCA pense "qu'il s'agit là
d'une troisième voie, une sorte de compromis entre le monde
privé et public via les associations". Sans les bénévoles
de l'association, le festival ne pourrait avoir lieu car
l'investissement est trop lourd pour les trois producteurs
privés ci-dessous :
- DIOGENE PRODUCTIONS (SARL) de Brest (Finistère) est
producteur et promoteur de groupes de rock, traditionnels et de
variétés nationaux dont certains en exclusivité dont Dan Ar
Braz, Celtas Cortos ou Gilles Servat. Il est également
programmateur et co-organisateur événements comme le festival
Astropolis de Concarneau consacré au courant musical techno. Son
implication dans la production du spectacle vivant musical en
Bretagne est assez importante et ancienne.
- DANIEL COLLING PRODUCTIONS (SA) de Paris est
aussi producteur d'artiste rock, world et humoriste au niveau
national avec Jacques Higelin en exclusivité. En outre, son PDG
Daniel Colling, représente le Syndicat National des Producteurs
de Spectacles (SNPS) au Fond de Soutien. Il est également le
directeur principal et artistique du Printemps de Bourges
(région Centre) créé en 1976 ainsi que le programmateur de la
salle du Zénith - Paris et enfin coordinateur du nouveau
festival de musiques électroniques EXIL de Cherbourg créé en
1998.
- ALIAS PRODUCTIONS (SARL) de Paris est également
producteur et tourneur de groupes de rock, world, variétés
nationaux et internationaux dont certains en exclusivité (Noir
Désir, The Cure, J.L Aubert, etc...). Il est également
programmateur du festival FNAC-Inrockuptibles.
Des trois producteurs du festival de Saint-Nolff, Daniel Colling
est certainement le plus médiatique en raison de ses multiples
activités et son réseau institutionnel très important.
Néanmoins il est aussi le plus controversé car son grand
professionnalisme en tant que gestionnaire de grands événements
nationaux est en totale contradiction avec la volonté
d'accompagnement et de développement culturel local des autres
festivals bretons. Certes, la logique culturelle et commerciale
est intéressante si elle permet d'allier l'emploi et la
diffusion musicale, mais il ne faut pas que le potentiel culturel
breton avec tous les bénévoles qui s'impliquent ne servent
qu'à financer des sociétés qui multiplient les événements
"tiroirs-caisse" et risque de provoquer à plus ou
moins court terme la saturation régionale en dénaturant en
outre l'essence même des festivals qui réside dans la
spontanéité et la convivialité.
B - Les
réseaux de lieux de diffusion et de producteurs
Prenant conscience de leurs intérêts communs, de plus en plus
de lieux de diffusion, de producteurs et d'associations ont
choisi de se regrouper afin de limiter les risques. C'est le cas
des producteurs du festival de Saint-Nolff car l'individualisme
forcené de la profession l'a conduit à se mettre en danger. La
concurrence entre les producteurs n'a pas été assez encadrée.
Depuis 1994, une trentaine de gérants de clubs-concert se sont
fédérés en association, La Fédurock, qui réfléchit
à la spécificité de ces entreprises et intervient auprès des
pouvoirs publics et des organismes professionnels pour les
sensibiliser aux difficultés économiques rencontrées pour
pérenniser leur équipement qui permet la diffusion de la
création musicale. Philippe Maher co-directeur de SDG Warhead et
de l'ex Arapaho de Paris pense que "le rôle de la Fédurock
est aussi de suggérer des solutions aux partenaires
institutionnels. Face à la frilosité des Banques, pourquoi, par
exemple, ne pas créer avec l'aide du fonds de Soutien et de
l'IFCIC, un fonds de garantie, permettant aux producteurs
d'emprunter des financements à un taux préférentiel?".
On peut également citer l'exemple du réseau Orques-Idées
créé en 1987 qui compte maintenant 120 salles adhérentes
réparties sur tout le territoire et notamment en Bretagne. Ce
réseau permet de faire tourner 60 spectacles par an. Ce concept
est intéressant car il permet de réduire le coût de la
diffusion en assurant plusieurs scènes dont la moitié sont en
milieu rural ou semi-rural. Cependant ce réseau favorise plus le
théâtre, la danse, l'humour, le jeune public que la musique
amplifiée.
Le Réseau Printemps est plus adapté à la diffusion des
musiques amplifiée car il permet de découvrir et diffuser les
jeunes groupes découverts dans les 22 antennes régionales. Les
groupes passant les présélections départementales puis
régionales ont l'occasion de jouer au Printemps de Bourges
devant des programmateurs potentiels. On estime à 112 000 le
nombre de spectateurs touchés par les différentes actions du
Réseau Printemps. Le CIJB, Centre Information Jeunesse Bretagne,
est le correspondant du CIR ainsi que celui du Réseau Printemps
pour la Bretagne. Les quatre départements bretons participent
aux présélections du Printemps.
1
APFV, OPC, op. cit, p 27.